L’hôpital Universitaire Saint-Ouen Grand Paris Nord (HUSOGPN) sera l’un des trois établissements de santé de référence national habilité pour la prise en charge de patients à infections suspectées ou confirmées à très haut risque telles que les fièvres hémorragiques virales (FHV). Les FHV sont des infections hautement contagieuses qui provoquent des hémorragies souvent mortelles. La fièvre jaune, Ebola, la dengue, la fièvre de la vallée du Rift et la fièvre de Crimée-Congo font partie de ces maladies. Elles sont souvent associées à la survenue d’épidémies majeures caractérisées par un taux de létalité très élevé.
Afin de s’inspirer des meilleures pratiques, une délégation composée de professionnels de l’hôpital Bichat – Claude-Bernard* a été reçue par l’équipe du service des maladies infectieuses du Royal Free London NHS Foundation Trust, l’unique centre de prise en charge des patients adultes atteint d’une FHV au Royaume Uni.
Cette visite a permis de comprendre précisément le fonctionnement de l’unité d’isolement de haut niveau (HLIU) :
– Les chambres de cette unité sont très grandes pour permettre l’installation d’une tente à la ventilation contrôlée au sein de laquelle est positionné le lit du patient. Le personnel peut ainsi travailler sans équipements de protection individuels.

Un poste de « pilotage » est positionné entre les deux chambres. Il dispose de postes de travail et d’un tableau de contrôle des pressions.

Un poste de « pilotage » est positionné entre les deux chambres. Il dispose de postes de travail et d’un tableau de contrôle des pressions.

La vérification du fonctionnement des équipements techniques et des pressions est effectuée toutes les semaines par les services techniques. Les infirmiers s’entrainent tous les trois mois. Toute l’équipe se réunie au complet une fois par mois.
– Les chambres disposent d’une entrée spécifique pour le patient, de trois stérilisateurs qui décontaminent les déchets (autoclaves) et d’un laboratoire L3 dédié. Les deux chambres sont en permanence prêtes à recevoir un patient. Le service dispose de 6 heures pour vérifier et armer l’unité en cas de contamination confirmée. Ces deux chambres reçoivent en moyenne moins d’un patient par an et la durée de séjour varie d’une à trois semaines.
Enfin, seul le personnel entraîné spécifiquement à la prise en charge de ces patients est autorisé à accéder à l’unité. Le patient est pris en charge par quatre infirmiers qui travaillent en 12 heures. Deux médecins sont également présents en permanence. En cas de nécessité, les réanimateurs peuvent être amenés à se déplacer au sein de la chambre.
*Composition de la délégation :
Pr Lila Bouadma, adjointe au chef de service de médecine intensive et réanimation infectieuse
Dr Christophe Rioux, infectiologue, service des maladies infectieuses et tropicales
Dr Solenn Kerneis, médecin hygiéniste, Equipe de Prévention du Risque Infectieux (EPRI)
Gisèle Bendjelloul, cadre supérieure hygiéniste, EPRI
Isabelle Lolom, cadre hygiéniste, EPRI
Virginie de Cesare, équipe projet Campus
Guillaume Capy, équipe projet Campus
Elise Berolatti, équipe projet Campus