Un second site hospitalier complémentaire d’hôpital Nord : entretien avec le Pr Fantin

Un site utilisant le Réseau AP-HP

Campus Hospitalo-Universitaire Saint-Ouen Grand Paris-Nord

Un second site hospitalier complémentaire d’hôpital Nord : entretien avec le Pr Fantin

Depuis le début du projet, l’AP-HP soutient l’ouverture d’un second site hospitalier en articulation avec les hôpitaux du GHU AP-HP. Nord et en particulier le futur hôpital de Saint-Ouen. Ce second site hospitalier proposera une offre de soins complémentaire  répondant aux besoins de la population de son bassin géographique. Il accueillera notamment les patients nécessitant des soins de suite et de réadaptation (SSR) après leur hospitalisation à l’hôpital nord. C’est pour préciser le projet médical de ce site qu’une mission a été confiée au printemps dernier au Pr Bruno Fantin, chef de service de médecine interne de l’hôpital Beaujon. Il nous en dit plus.

Pourquoi la définition du projet médical de ce site hospitalier complémentaire à l’hôpital nord est-elle importante ?

« L’hospitalisation dans le futur hôpital nord, ne représentera, pour certains patients, qu’une partie de leur parcours médical. Pour eux, identifier de manière précoce qu’une autre hospitalisation sera nécessaire dans un établissement dit de « soins de suite et de réadaptation » (SSR) avant le retour éventuel au domicile sera un élément déterminant de la qualité de leur prise en charge. Le choix de cet établissement devra se faire en fonction des caractéristiques de chaque patient en termes d’âge, de prise en charge médicale, de situation sociale et de lieu de domiciliation. Il est donc primordial de s’assurer qu’il y a bien adéquation entre les besoins des patients et la disponibilité rapide de places dans un établissement de soins de suite aux compétences et aux moyens adaptés. »

Comment avez-vous conduit cette mission ?

« Il s’agit d’un travail collaboratif avec une double approche. La première a consisté à évaluer les besoins en lits de soins de suite nécessaires pour éviter que les patients attendent, sans raison médicale, dans un lit du futur hôpital nord. Cette étude a été réalisée à partir des données réelles recueillies chez les patients hospitalisés dans nos services de soins en 2018 et 2019. Nous avons traduit en lits le temps passé au sein des hôpitaux Beaujon et Bichat par les patients qui attendaient une place de soins de suite, qu’ils en aient obtenue une tardivement ou qu’ils n’en aient jamais obtenue. Ainsi, nous avons pu identifier les services pour lesquels ce manque de lits d’aval se traduit par une prolongation du séjour du patient à l’hôpital. La seconde a permis l’analyse des raisons de cette attente pour chaque service concerné à partir d’une fiche de recueil d’informations remplie sous la responsabilité des chefs de service, d’entretiens et de réunions lorsque nécessaire. Enfin des rencontres ont eu lieu avec les principaux établissements de soins de suite qui accueillent aujourd’hui les patients de nos hôpitaux. »

Quelles sont les principales réflexions que vous en tirez ?

« Plusieurs types de pistes apparaissent pour faciliter l’admission de nos patients en soins de suite. La qualité de la relation entre les médecins et infirmiers de nos services et ceux des établissements de soins de suite est déterminante. La personnalisation du partenariat est souvent mise en avant comme un gage de qualité et la mise en place de protocoles médicaux et paramédicaux de coopération est une demande fréquente. Des besoins plus spécifiques à certaines filières ont aussi été identifiés. Pour ne citer que quelques exemples, on pourrait pointer du doigt le manque de places pour prendre en charge les patients victimes d’AVC ou de graves traumatismes ou encore les patients atteints de cancer. Cela pose la question de créer de nouveaux lits de soins de suite. Ces conclusions sont en train d’être affinées et seront partagées très prochainement avec la communauté médicale des hôpitaux du GHU AP-HP. Nord. »